samedi 27 juillet 2013

le côté obscur #12: It felt like love

Cette semaine si j'ai vu et apprécié "Wolverine" (Marvel un jour, Marvel toujours n'est-ce pas ?) et "Aya de Youpougon" j'ai ,pour cette fois, davantage envie de parler d'un seul film.
"It felt like love" est un film indépendant américain, sélectionné à Sundance et pour l'international film festival de Rotterdam il n'a pas fait grand bruit en France pour preuve le peu de salles dans lesquelles il est visible même sur Paris !




Le synopsis ne laisse pas de grand mystère sur la thématique du film il s'agit d'un film sur l'adolescence et plus précisément sur ce moment délicat et mystérieux où un adulte prend place dans ce corps autrefois habité par un enfant, moment au combien violent et douloureux même si rien ne parait d'un point de vue extérieur.
Lila est une adolescente comme beaucoup d'autres:
timide, renfermée, issue de la classe moyenne et d'une famille mono parentale elle traîne son ennui de cours de danse en journée à la plage, de désirs non-assouvis en mensonges éhontés...
La réalisatrice du film Eliza Hittman dit de son film:
"Je pense que la plupart des gens, quel que soit leur âge ou leur genre, ressentent une pression les obligeant à se représenter comme étant heureux"

Dans notre société qui voue un véritable culte à l'image et au paraître comment ne pas comprendre le message de la réalisatrice:
ici on nous parle d'aveuglement, de mensonge fait autant à soi-même qu'aux autres, affronter sa propre vérité n'est pas le chemin le plus facile ni le plus agréable :
"je vais bien"


La jeune Lila et sa quête d'identité est typiquement le genre de personnage qui réveille en chacun de nous des émotions diverses et variées mais des émotions tout de même et l'émotion est d'ailleurs clairement le coeur du film:
cette jeune fille nous est livrée dans son moment le plus vulnérable:
adolescence.
Ce qui m'a plus particulièrement frappé dans ce film c'est la lumière, entièrement naturelle presque irréelle sur certains plans elle modèle les images avec une grâce qu'on à peu l'habitude de voir au cinéma ce qui m'amène tout naturellement à parler de l'autre particularité du film:
 il est entièrement tourné du strict point de vue du personnage principal ce qui donne au film une certaine subjectivité, une sorte de douceur qui le rend poétique cela est renforcé par les ralentis et autres gros plans faits sur les lieux et les corps.

Enfin dans ce film il y a également cette autre image des États-Unis, qui n'est pas si souvent représentée dans les films et qui a son intérêt:
le film se passe à Brooklyn dans une zone ni particulièrement riche, ni particulièrement pauvre, ni ghettho, ni bling-bling:
New-york, et sa banlieue, ne se résume donc pas à Manhattan ou au Bronx, pour y avoir été il y a quelques années je peux dire qu'on y trouve également des endroits où comme dans le film loin de l'image stéréotypée de la ville on trouve des paysages naturels, presque sauvages comme une représentation symbolique de ce moment :
 adolescence.
Pas de morale dans ce film c'est ce que chacun porte en lui, du fait de son expérience propre, qui l' amènera à apprécier ou non.

Pour conclure:
++: une très joli film, tout en retenu, qui m'a davantage touché que "Juliette" par exemple.
--: la mélancolie, qui se distille pendant tout le film, on ressort avec mais est-ce vraiment un moins ?

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