mercredi 31 juillet 2013

L'air du large

En ce moment et pour tout l'été, vu que l'exposition à été prolongée jusqu'au début du mois de septembre, vous pouvez aller admirer le travail de Mathurin Méheut au musée national de la Marine.

Crédit-photo:googleimage

L'exposition qui s'étend sur près de 1000 M2 nous plonge totalement dans l'univers de cet artiste pluridisciplinaire (car s'il était peintre avant tout il était également sculpteur, graveur et décorateur) en mêlant à la fois des peintures, des croquis, des livres illustrés mais aussi des extraits de son énorme correspondance.

Encore une fois il s'agit d'un artiste qui a apporté énormément de choses à son époque et dont on entend très peu parler (pour preuve j'ai failli ne jamais voir cette exposition vu le peu de médiatisation dont elle a fait l'objet ...).
Le travail de Mathurin Méheut  m'a beaucoup impressionnée tant par ses choix iconographiques que techniques:
puissance du trait et maîtrise de la couleur sont ses mots d'ordre et il a démontré à chaque période de son évolution artistique une réelle modernité dans son travail.
Sa grande singularité, surtout à son époque, (rappelons qu'il a commencé sa carrière au tout début de XX ème siècle) a été de retranscrire avec une précision scientifique les créatures de l'océan, il a d'ailleurs commencer sa carrière au laboratoire maritime de la station de biologie à Roscoff.


Crédit-photo:MathurinMéheut

On notera également sa collaboration avec Eugène Grasset, le théoricien de l'art nouveau, ce qui a donné lieu à de magnifiques livres d'illustrations et autres almanachs illustrés.
L'autre composante qui, selon moi, est très intéressante dans cette exposition c'est la mise en valeur d'une partie de sa correspondance personnelle :
que ce soit avec sa famille, avec ses amis ou même pendant la grande guerre il a, semble-t-il, toujours eu besoin de mettre ses ressentis, ses idées ou ses projets par écrit et c'est la raison grâce à laquelle nous pouvons aujourd'hui profiter de sa version de l'histoire et c'est toujours tellement plus vivant que les livres d'histoire ...
Véritable voyage en terre bretonne cette exposition, où l'on retrouve sur chaque tableau ce petit goût iodé qui appelle la mer mérite vraiment une petite visite qui peut se poursuivre par la visite de (l'immense) musée de la Marine qui regorge de trésors et où il y a la climatisation  (détail non négligeable en ces temps de canicule).

Si je ne devais retenir qu'une seule chose après avoir visiter cette exposition ce serait :
aller à l'essentiel avec le minimum de moyens puisque c'était la façon dont Mathurin Méheut envisageait son travail et qu'en voyant le résultat on ne peut qu'être convaincu du bien-fondé de la chose.



Pour conclure:
++: le ticket d'entrée à l'exposition permet d'accéder aussi aux collections permanentes du magnifique musée de la Marine.
--: le tarif est relativement élevé, comme souvent dans les expositions parisiennes, mais par contre pour ce prix-là ( 10 euros) l'audio-guide est inclus ce qui est une très bonne chose !

Musée national de la Marine
17 place du Trocadéro
75116-PARIS
Ouvert le lundi, le mercredi, le jeudi et le vendredi de 11h à 18h.
Ouvert le samedi et le dimanche de 11h à 19h.

dimanche 28 juillet 2013

( Lazy) Wish-list #11


En cette semaine qui annonce les VACANCES la wish-list se met au diapason et donc en mode "lazy"!!

Il y aura au programme des expositions :
-la visite des collections permanentes du petit Palais (qui devait être faite la semaine dernière !!) .
-une visite au musée Guimet (musée des arts asiatiques) qui en pleine saison japonaise expose en ce moment à la fois "l'art de Rosanjin, Génie de la cuisine japonaise" et "Tsusugaki-Textiles indigo du Japon".

affiche rosanjin
Credit-photo:muséeGuimet
tsutsu-1
Crédit-photo:muséeGuimet






Du côté du cinéma maintenant:

-"Landes" avec Jalil Lespert et Marie Gillain.
-Et 'Insaisissables" de Louis Letrerrier.
Insaisissables
Credit-photo:allociné.fr
Landes
Crédit-photo:allociné.fr
Mais peut-être que je me laisserai tenter par autre chose une fois arrivée à la borne !!
J'ai également prévu d'aller voir "Les malheurs de Rudy" au grand point-virgule, j'ai comme une envie de comédien-humoriste en ce moment !!


Et si possible publier mes articles sur les expositions suivantes:
-Keith Haring (honte car l'exposition se termine bientôt et je l'ai vue depuis le lendemain de l'ouverture !!).
-Charles Ratton au musée du quai Branly.
-Mathurin Méheut au musée de la marine.

Et donc à bien y regarder la "lazy week" ne sera pas si "lazy" que ça,  je vous souhaite une bonne semaine à tous et à toutes (moins de degré en prévision bonheur ...).

samedi 27 juillet 2013

le côté obscur #12: It felt like love

Cette semaine si j'ai vu et apprécié "Wolverine" (Marvel un jour, Marvel toujours n'est-ce pas ?) et "Aya de Youpougon" j'ai ,pour cette fois, davantage envie de parler d'un seul film.
"It felt like love" est un film indépendant américain, sélectionné à Sundance et pour l'international film festival de Rotterdam il n'a pas fait grand bruit en France pour preuve le peu de salles dans lesquelles il est visible même sur Paris !




Le synopsis ne laisse pas de grand mystère sur la thématique du film il s'agit d'un film sur l'adolescence et plus précisément sur ce moment délicat et mystérieux où un adulte prend place dans ce corps autrefois habité par un enfant, moment au combien violent et douloureux même si rien ne parait d'un point de vue extérieur.
Lila est une adolescente comme beaucoup d'autres:
timide, renfermée, issue de la classe moyenne et d'une famille mono parentale elle traîne son ennui de cours de danse en journée à la plage, de désirs non-assouvis en mensonges éhontés...
La réalisatrice du film Eliza Hittman dit de son film:
"Je pense que la plupart des gens, quel que soit leur âge ou leur genre, ressentent une pression les obligeant à se représenter comme étant heureux"

Dans notre société qui voue un véritable culte à l'image et au paraître comment ne pas comprendre le message de la réalisatrice:
ici on nous parle d'aveuglement, de mensonge fait autant à soi-même qu'aux autres, affronter sa propre vérité n'est pas le chemin le plus facile ni le plus agréable :
"je vais bien"


La jeune Lila et sa quête d'identité est typiquement le genre de personnage qui réveille en chacun de nous des émotions diverses et variées mais des émotions tout de même et l'émotion est d'ailleurs clairement le coeur du film:
cette jeune fille nous est livrée dans son moment le plus vulnérable:
adolescence.
Ce qui m'a plus particulièrement frappé dans ce film c'est la lumière, entièrement naturelle presque irréelle sur certains plans elle modèle les images avec une grâce qu'on à peu l'habitude de voir au cinéma ce qui m'amène tout naturellement à parler de l'autre particularité du film:
 il est entièrement tourné du strict point de vue du personnage principal ce qui donne au film une certaine subjectivité, une sorte de douceur qui le rend poétique cela est renforcé par les ralentis et autres gros plans faits sur les lieux et les corps.

Enfin dans ce film il y a également cette autre image des États-Unis, qui n'est pas si souvent représentée dans les films et qui a son intérêt:
le film se passe à Brooklyn dans une zone ni particulièrement riche, ni particulièrement pauvre, ni ghettho, ni bling-bling:
New-york, et sa banlieue, ne se résume donc pas à Manhattan ou au Bronx, pour y avoir été il y a quelques années je peux dire qu'on y trouve également des endroits où comme dans le film loin de l'image stéréotypée de la ville on trouve des paysages naturels, presque sauvages comme une représentation symbolique de ce moment :
 adolescence.
Pas de morale dans ce film c'est ce que chacun porte en lui, du fait de son expérience propre, qui l' amènera à apprécier ou non.

Pour conclure:
++: une très joli film, tout en retenu, qui m'a davantage touché que "Juliette" par exemple.
--: la mélancolie, qui se distille pendant tout le film, on ressort avec mais est-ce vraiment un moins ?

jeudi 25 juillet 2013

Le théorème de Nefertiti


L'Institut du Monde Arabe propose toujours des expositions qui, en plus d'être extrêmement bien documentées et fournies, disposent de thèmes qui sortent de l'ordinaire .
Avec "le théorème de Nefertiti"le challenge est d'autant plus intéressant qu' il ne s'agit pas simplement d'exposer un artiste ou de décrire un mouvement mais de décrypter pour le spectateur l'origine de la création des icônes ...
Quand j'ai lu le descriptif de l'exposition je l'ai trouvé vraiment très ambitieux et je me suis fais une joie d'aller explorer cette vaste question .

Tout d'abord avant de commencer à parler de l'exposition en elle-même il est nécessaire de donner la définition du "théorème de Nefertiti" selon les concepteurs de l'exposition:

Bassem Yousri
il s'agit donc pour eux d'offrir à la compréhension du public "l'ensemble des mécanismes ou encore, des circonstances, qui font qu'un objet d'art, voire un simple objet, lorsqu'il est offert aux regards et, donc placé en situation d'être vu, contemplé, admiré-dans un musée, dans une galerie, au sein d'une collection-, voit conséquemment son statut changer, advient à celui d'oeuvre d'art, voire d'icône..."
En lisant ces lignes impossible de ne pas penser à Marcel Duchamp, à ses readys-made et notamment à son célèbre urinoir porté au rang d'oeuvre d'art par sa seule volonté.
Je préfère vous prévenir tout de suite l'exposition est TRÈS grande et se déroule sur plusieurs niveaux de l'Institut du Monde Arabe il faudra donc monter et descendre des escaliers et autant y être préparé d'avance !
La scénographie est très bien faite puisqu'elle découpe le parcours de l'exposition en 3 parties qui se présentent dans l'ordre qui suit:
l'artiste, le musée, le public ceci pour nous permettre de reconsidérer l'acte de regarder mais surtout comme une alternative aux méthodes de présentations binaires et souvent réductrices:
ici le centre n'est pas contre la périphérie, ni l'orient contre l'occident puisque de nombreuses influences sont représentées dans l'exposition allant de Mahmoud Moukhtar à Modigliani.





Mahmoud Moukhtar
De mon point de vue l'exposition est vraiment intéressante puisqu'elle nous interroge, nous les spectateurs, que nous soyons novices ou plus expérimentés, sur ce que nous voyons lorsque nous nous rendons dans un musée:
 l'oeuvre sortie du contexte de l'atelier, éloignée de son créateur et de sa forme première (decontextualisée donc) peut subir une déformation de son message initial et le point de vue de l'artiste peut se retrouver mis de côté ...
Toutes les informations que nous récoltons dans les musées ou autres institutions ne sont donc pas à prendre au pied de la lettre, il est de notre "devoir" en tant que spectateur non pas seulement de voir ce que l'on nous donne à voir mais de nous interroger sur ce que nous voyons, le pourquoi et le comment de la création d'une oeuvre? dans quel contexte historique? Par qui et surtout comment ?
Ce sont toutes ces questionnements qui font de nous un véritable spectateur et non un simple badaud qui pourrait aussi bien être dans la rue ou au supermarché (et j'en vois souvent dans les musées...)

Après bien évidemment tout n'est pas à prendre au pied de la lettre, toutes les institutions ne manipulent pas les informations et nous pouvons (encore !!) nous rendre au musée sans crainte en n'oubliant juste pas d'interroger les objets, les informations, les faits que nous rencontrons dans le contexte muséal.
C'est donc une excellente exposition dont on ressort la tête pleine de questionnements, ce qui selon moi est plutôt bon signe !!


Pour conclure:
++: coup de coeur absolu pour les figurines de Bassem Yousri:
disséminées dans toute l'exposition elles suivent le spectateur, imitent ses réactions et ses moindres faits et gestes devant les oeuvres, elles sont particulièrement drôles à dénicher tout au long de l'exposition.
--: le manque de diffusion sur cette exposition, personnellement je n'en ai que très peu entendu parler et ce serait dommage de la louper tant elle est intéressante et porteuse de sens !

Institut du Monde Arabe:
1 rue des fossés Saint-Bernard
75005-PARIS
Du mardi au vendredi de 10h à 18h. Le samedi et le dimanche de 10h à19h. Nocturne le vendredi jusqu'à 21h30.
Exposition ouverte jusqu'au 8 septembre 2013.

mercredi 24 juillet 2013

Almost free (ou presque ) #10: Le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Cette semaine le "Almost free" est un peu particulier puisqu'il est sous conditions, je m'explique:
en me rendant au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris pour  aller visiter l'exposition consacrée à Danh Vo j'ai eu l'agréable surprise d'apprendre que l'entrée était gratuite pour les possesseurs du "Tokyo Pass"(la carte annuelle d'accès au palais de Tokyo qui est juste en face) et comme je possède le fameux "Tokyo Pass" j'ai donc pu profiter de l'exposition gratuitement ce qui n'est jamais négligeable et du coup c'est tout le musée qui est en accès libre y compris la rétrospective consacrée à Keith Haring !!



Danh Vo est un artiste vietnamien que je ne connaissais absolument pas avant d'apercevoir dans la presse un cliché de l'exposition, étant une vraie curieuse j'ai fait quelques recherches sur son travail et pour compléter le tout il me fallait bien évidemment voir les oeuvres in-situ.
Déjà le titre de l'exposition n'est pas commun:
"Go Mo Ni Ma Da"

Ce mélange d'anglais et de vietnamien supposé vouloir dire "Good Morning Madame" pose sans le moindre doute le ton de l'exposition:
les oeuvres de Danh Vo sont d'abord là pour nous interroger et non nous apporter un regard frontal sur ses idées.







Je vais ici vous parler des oeuvres qui m'ont le plus touchées car son travail , à moins d'être documenté en amont, peut laisser perplexe (comme souvent en art contemporain d'ailleurs ):
l'exposition commence pour 3 lustres, magnifiques au demeurant mais quelle est leur fonction est la question qui vient automatiquement à l'esprit ?
Danh Vo avance une réponse qui montre l'extrême sensibilité de son travail puisqu'il dit que pour lui ce sont les "témoins silencieux d'un moment d'histoire qui ne marque pas la fin de la guerre mais le début d'une tragédie qui à touché des millions de personnes", il fait ici allusion aux Accords de paix signés entre les Etats-Unis et le Vietnam en 1973.
Et leur titre est tout simplement l'heure et la date précise à laquelle ils ont été décroché:
frissons garantis...

Le seconde partie de son travail qui m'a particulièrement interpellée c'est l'oeuvre appelée "We the people":
il s'agit d'une reproduction de la statue de la liberté, offerte aux Etats-Unis par la France en 1886 (un peu d'histoire ne fait jamais de mal!!), présentée morcelée sous la forme de 20 fragments.
Danh Vo dit de son oeuvre:
"Je considère cette oeuvre comme l'éventail de tout ce à quoi on peut prétendre aujourd'hui en termes de liberté'
La scénographie du lieu, extrêmement épurée, rend l'oeuvre quasi-fantomatique presque inquiétante et me fait dire que Danh Vo à réussi à faire passer son message même si comme je le disais au début de l'article la première approche de son travail peut être déroutante ...
ici l'artiste nous livre donc son point de vue sur le décolonisation, sujet au combien sensible...
L'ensemble du travail de Danh Vo est extrêmement intime et personnel même s'il utilise de grands moments historiques et politiques pour nous raconter sa propre histoire.
Je ne peux que vous encourager à aller voir par vous même ce que donne ses travaux en vous rendant au musée d'Art Moderne de la Ville de Paris ( qui est très bien climatisée, je dis ça je ne dis rien )


Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
11 avenue de Président Wilson
75116-PARIS
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Exposition en place jusqu'au 18 août 2013
L'accés aux collections permanentes est gratuit que vous possédiez ou non la carte "Tokyo Pass"


lundi 22 juillet 2013

Le côté obscur #11 bis: Hiroshima mon amour/ Metro Manilla

Une fois n'est pas coutume "le côté obscur" se divise cette fois en 2 parties je m'explique:
la semaine dernière j'ai vu 4 films (oui je sais c'est limite maladif ce truc-là mais en même temps il y a tellement de films qui sortent toutes les semaines, tout le temps que même à ce rythme je n'arrive pas à tout voir !!), si j'ai été plutôt déçue par les 2 premiers comme j'en faisais part dans mon post de la fin de semaine dernière  j'ai par contre beaucoup aimé les 2 autres et c'est la raison pour laquelle je vais vous  parler maintenant.

Tout d'abord il y a eu "Hiroshima mon amour" de Alain Resnais,
je ne l'avais jamais vu même si j'en avais entendu le plus grand bien et rien que l'affiche du film fait envie:

Ce qui m'a le plus frappé dans ce film c'est l'image :
chaque plan du film est d'une esthétique à couper le souffle, ce qu'on ne retrouve que difficilement selon moi dans les films actuels.
Évidemment cette esthétique se paye puisque les dialogues de Marguerite Duras nécessitent un jeu d'acteurs relativement peu naturel et qu' à une époque où nous sommes nourris par l'image c'est un peu difficile d'accrocher à ce jeu légérement saccadé qu'amènent les mots d'un écrivain portés sur grand écran, toutefois le film reste magnifique, en témoignent les frissons que j'ai ressenti tout du long ce qui chez moi est grand signe d'émotion.
Ici il s'agit de 2 destins brisés qui se rencontrent, se confondent, décident de ne plus faire qu'un,
 comment imaginer une plus belle histoire d'amour ?
L'autre aspect du film qui m'a particulièrement interpellée c'est le rapport tant à l'Histoire qu'à l'histoire puisqu'il s'agit d'un histoire d'amour qui prend son essor après la grande guerre, les personnages sont encore tout meurtris de ce qu'ils ont vécus pendant cette période particulièrement sombre de l'Histoire et ils le partagent l'un avec l'autre mais également avec nous les spectateurs.

S'il ne devait me rester qu'un mot en tête en tête en repensant à ce film ce serait "beauté":
beauté du texte, beauté de l'histoire, beauté des personnages, beauté tout court !
A la fois film et documentaire "Hiroshima mon amour est définitivement un film à voir.

Pour conclure:
++: le noir et blanc rajoute au film un profondeur que j'ai aimer à la folie
--: quelques longueurs surtout vers la fin mais les images sont tellement belles qu'on oublie ce petit détail sans le moindre problème.




Ensuite je suis également allé voir "Metro Manila" de Sean Ellis.
Bidonvilles, bruits,prostitution et  corruption pas de doute nous sommes à Manille, cité urbaine la plus peuplée des Phillipines avec prés de 16 millions d'âmes.
Le film nous met tout de suite dans cette ambiance particulière des villes qui sont régies par la pègre, avec parfois des scènes qui frôlent le réalisme d'un documentaire, le film nous rappelle sans cesse avec des scènes assez difficiles, que nous ne sommes  pas dans un conte de fées loin, très loin de là même.
Sean Ellis, c'est le réalisateur de "Cashback", ne manque pas de ressource puisque son film aux accents pourtant à priori dramatiques se révèle également être extrêmement touchant tant par la forme que par le fond:
"les hommes désespérés font des choix désespérés" est le leitmotiv du film et ne nous permet pas d'oublier où nous sommes à Manille sans le moindre doute.
Le film est plutôt noir mais nous offre tout de même une vrai part de rêve, à voir donc ...




Pour conclure:
++: la bande-son qui rythme le film et sait se faire oublier quand il le faut
--: le film ne beneficie pas d'une grosse promotion , beaucoup de gens vont certainement passer à côté et c'est bien dommage il est vraiment à voir !

dimanche 21 juillet 2013

Wish-list #10

Cette semaine amorcera les vacances, les vraies donc le rythme sera considérablement ralenti (et vu qu'à Paris nous seront écrasés par la chaleur ça ne sera pas un luxe).
Du côté des expositions:
Crédit-photo:wikimédia


-une visite au petit Palais, pour voir les collections permanentes et surtout flâner dans un lieu climatisé oui je l'avoue il y a aussi un peu de ça.


-un passage au musée en herbe est également prévu, c'est un musée dont je n'ai entendu parler très récemment et que je n'ai jamais eu l'occasion de visiter .
Le musée propose en ce moment l'exposition "Dans la peau de Hundertwasser", une présentation des créations picturales et architecturales du célèbre peintre autrichien, l'occasion de découvrir à la fois un nouvel endroit et le travail d'un nouvel artiste.


Crédit-photo:GerhardKroemer,Viem

Du côté du cinéma maintenant:
3 films en ligne de mire( tout de même) :
-"La cinquième saison" de Peter Brosens:
une histoire de printemps qui refuse de venir ça me rappelle vaguement quelque chose bizarrement...
-"Wolverine, le combat de l'immortel" de james Mangold:
Marvel un jour, Marvel toujours n'est-ce pas ?
-"Dans la peau de Charles Swan III" de Roman Coppola sort également cette semaine:
 j'avoue être davantage attirée par l'univers cinématographique de la fille Coppola mais d'après ce que j'ai vu dans la bande-annonce ce film-là est totalement déjanté et m'intrigue au plus haut point !!








La Cinquième Saison
Crédit-photo:allociné.fr
Wolverine : le combat de l'immortel
Crédit-photo:allociné.fr






















Dans la tête de Charles Swan III
Crédit-photo:allociné.fr

Également prévue cette semaine, une petite escapade hors de la ville, histoire de voir ce qu'il se passe dans les musées d'ailleurs (et oui on ne se refait pas que voulez-vous),
 je n'en dis pas davantage j'en reparlerai très certainement dans un article la semaine prochaine.
Bonne (et surtout chaude) semaine !!

samedi 20 juillet 2013

Le côté obscur #11: Juliette/ Paris à tout prix


Pour clôre cette semaine définitivement "girly" je vous livre maintenant et tout de suite mes impressions sur 2 des films que j'ai vu cette semaine (il y a eu 2 autres dont je reparlerai) :

-tout d'abord il y eu "Juliette" de Pierre Godeau, dont c'est d'ailleurs le premier film .
Alors c'est peut-être parce que j'ai vu plusieurs films du genre ces derniers temps j'ai eu du mal à vraiment entrer dans celui-ci, alors que "Oh Boy" ou "Frances Ha" m'avaient, sans trop d'effort, transportés dans cette période charnière qu'est l'entrée dans l'âge adulte ( de nos jours repoussé à l'aube de la trentaine) "Juliette" ne m'a pas franchement emballée ...

Car oui il s'agit bien ici d'un nouveau film générationnel (grosse grosse mode en ce moment donc):
 le réalisateur nous dépeint, à travers son personnage principal, les péripéties, les doutes et angoisses  d'une certaine jeunesse parisienne:
et oisive, on peut même dire paresseuse, "Juliette" agace au lieu d' attendrir !
Le personnage est fragile et l'équilibre du film également...
Heureusement que la bande-son (très bien choisie) et suivre le rêve éveillé que vit Juliette dans le film m'ont permit de trouver quelques côtés positifs à ce film.

Pour conclure:
++: la bande-son du film qui comporte de bons titres ("Ta douleur" de Camille remixé ou encore Devandra Banhart pour ne citer qu'eux)
--:Un tout premier film pas si mal mais pas si bien non plus ...



-Ensuite dans ma semaine cinématographique il y a eu "Paris à tout prix ":
c'est décidément un spécial premier film puisque "Paris à tout prix" est le premier long métrage de Reem Kherici.

J'avais vu la bande-annonce et j'avais trouvé l'idée intéressante:
une jeune parisienne d'origine étrangere qui se fond tellement dans la vie parisienne mais qui finit tout de même, en oubliant de renouveler sa carte de séjour, par être expulsée vers son pays d'origine...
Dans la même veine il y a en salle en ce moment "Né quelque part" (que je n'ai pas vu):
profond désir d'intégration, retour aux origines forcé etc ...
Si vous avez vu la bande-annonce et bien tout le film y est:
les meilleures scènes, les meilleures blagues, les meilleurs décors...
Après ça reste une comédie de l'été, un bon moyen d'échapper à la chaleur étouffante de l'extérieur, de jolies tenues, de jolies filles, bref le film qui se veut "feel good movie"mais pour moi la mayonnaise n'a pas vraiment prise mais il faut dire que j'en ai vu de biens meilleurs récemment.


Pour conclure:
++: Reem Kherici est parfaite en parisienne: jolie, tenues choisies avec soin, une vraie de revue de mode à elle toute seule.
--: Je ne sais pas exactement à quoi c'est dû (peut-être le type de caméra utilisée) mais l'image fait un peu série-télé et c'est dommage .

jeudi 18 juillet 2013

Almost free #9: Stefanie Schneider

Parfois, et ce malgré toute ma bonne volonté, il m'est impossible de prendre un cliché lorsque je visite une exposition ...
C'est ce qui s'est passé lors de ma visite de l'exposition "The Girl behind the white Picket Fence" de Stefanie Schneider qui expose actuellement à la galerie Catherine et André Hug:
Stefanie Schneider n'en est pas à sa premiére exposition à la galerie Catherine et André Hug puisque l'année dernière, quasiment à la même date d'ailleurs, elle avait également exposé son travail.
Cette fois l' exposition tourne principalement autour de photographies tirées de ses films et elle est complétée par un film  d'une soixantaine de minutes réalisé à partir de plusieurs milliers de Polaroïds:
j'ai d'ailleurs trouvé très intéressant le procédé qui consiste à créer de la matière à partir d'une autre matière:
comme j'aime souvent à le répéter:
"rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme".

Crédit-photo:StefanieSchneider

Stefanie Schneider travaille avec des Polaroïds périmés et le résultat est tout ce que j'aime:
un aspect irrégulier et flou qui contraste tellement avec la netteté presque effrayante que l'on peut obtenir maintenant avec les appareils numériques, des halos lumineux, des aberrations chromatiques qui sont le propre de la photographie argentique.
J'aime le Polaroïd car pour moi il est davantage "chargé" émotionnellement que le numérique, l'attente d'apparition de la photographie, cet espèce de moment suspendu où l'on se demande ce que ça va donner est irremplaçable .
En observant ces photographies on a l'impression d'être comme dans un rêve , j'ai pour ma part ressenti exactement cette sensation que l'on a lorsqu'on observe un paysage et qu'il y a trop de soleil...

Stefanie Schneider dit elle-même:
"La lumière du désert me donne le sentiment de possibilité illimitées. Une impression de liberté et d'espérance.Comme s'il n'y avait personne pour vous juger et que le cours du temps ne devait jamais cesser. Dans ces immensités désolées, il y a de l'abondance; abondance d'espace, de sujets à explorer, de lumiére."


L'oeuvre de Stefanie Schneider a pour but de nous faire entre-apercevoir la fragilité du rêve américain,  se mettant souvent elle-même en scène dans ses clichés elle nous fait passer son message à travers la fragilité même du médium qu'elle utilise:
quoi de plus fragile, de plus soumis aux aléas que ce petit morceau de papier photographique qu'est le Polaroïd ?
Je vous invite donc à aller voir son travail mais vite, très vite puisque le décrochage de l'exposition ne serait tarder !!

Galerie Catherine et André Hug
40 rue de seine/ 2 rue de l'échaudé
75006-PARIS
Ouverte du mardi au samedi de 11h à 13h puis de 14h30 à 19h
Exposition jusqu'au 20 juillet 2013 (!!!)

mardi 16 juillet 2013

Au Musée des Arts Décoratifs


Comme je le disais en écrivant ma wish-list ça faisait un petit moment que je n'avais pas été voir une exposition au Musée des Arts Décoratifs, la raison est simple:
les thématiques sont plutôt liées à la mode et ces derniers temps j'ai été totalement happée par le monde de l'art qu'il soit contemporain ou plus classique toutefois "chassez le naturel il revient au galop"c'est bien connu.




"La mécanique des dessous" est une exposition qui nous permet de voir comment les femmes, mais aussi les hommes, ont cherché à modifier leurs silhouettes depuis des temps très reculés car si l'exposition ne montre des modèles qu' à partir du XVI éme siècle il y fort à parier que cette recherche d'uniformité physique date de bien plus longtemps que ça ...
C'est assez impressionnant de voir les tailles resserrées à l'extrême par des corsets en métal parfois (!!!!) et un peu inquiétant d'apprendre que dès l'âge de 2 ans les petites filles étaient soumises au port du corset certes moins rigides que celui des femmes adultes mais un corset tout de même et imaginer le petit ventre qu'elles ont toutes à cet âge prit "au piège" dans un corset fait un peu mal au coeur quand même.
Donc entre faux-cul, soutien-gorge rembourrés et autres gaines les préoccupations des siècles précédents n'étaient finalement pas bien éloignées des nôtres.







J'ai beaucoup aimé le fait que l'exposition ne se consacre pas uniquement aux subterfuges utilisés par les femmes pour modifier leur silhouette et qu'une partie de l'exposition soit également consacrées aux hommes:
dans une recherche de virilité ils se faisaient bomber le torse, utilisaient des ceintures d'estomac et même des formes qui ajoutées aux mollets (ou ailleurs) faisaient illusion tant que l'homme était habillé !
A l'heure du slip qui sent bon comment ne pas comprendre la démarche ?

Intéressant également de voir qu'à des époques où les moyens techniques étaient nettement moins développés que maintenant ils trouvaient néanmoins, à grands renforts de fanons de baleines et autres crins de cheval, des méthodes pour parvenir au résultat escompté.
La scénographie proposée, par Constance Guisset, donne à l'exposition beaucoup d'allure car elle est très sobre, l'ensemble des silhouettes présentées étant sous vitrines, toutefois afin de préserver les oeuvres la luminosité de l'espace d'exposition est vraiment très faible ce qui est quand même gênant si l'on souhaite prendre quelques notes.
Coup de coeur pour l'espace consacré à l'essayage des corsets et autres paniers, reconstitués à l'identique ils permettent de se mettre quelques instants à la place de ces femmes.
Vers la fin du parcours une série de mannequins proportionnés aux mensurations qu'exigeaient chaque époque permet de se rendre compte de l'évolution de la silhouette au gré des modes:
on observe ainsi comment les contraintes mécaniques imposées au corps l'ont modifié et c'est impressionnant car vu que le corps n'est tout de même pas si malléable on imagine bien les conséquences sur la structure interne du port d'un corset en pleine période de croissance !



Pour conclure :
++: l'exposition est très riche puisque c'est près de 200 silhouettes qui sont exposées.
--: j'ai trouvé la lumière beaucoup trop faible, pour moi qui aime prendre des notes et faire des croquis ce n'était pas les conditions idéales (comme prendre des notes en cours magistral d'histoire de l'art quand on éteint la lumière pour voir les diapositives ...).

Musée des Arts Décoratifs:
107 rue de rivoli
75001-PARIS
Du mardi au dimanche de 11h à 18h, nocturne le jeudi jusqu'à 21h uniquement pour les expositions temporaires.
Exposition ouverte jusqu'au 24 novembre 2013

lundi 15 juillet 2013

la petite robe noire

Commençons cette semaine, qui par un heureux hasard sera très très "girly", en parlant de l'exposition qui se tient actuellement au Mona Bismark American Center:
"Little black dress".



Le Mona Bismark American Center, qui se situe avenue de New-York, est un lieu que je ne connaissais pas du tout à 2 pas du Palais de Tokyo et du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris il est abrité dans un très joli hôtel particulier de l'avenue de New-York avec en prime une vue magnifique sur la tour Eiffel.








"Little Black Dress" est une exposition dédiée à un élément de garde-robe que nos rêvons toutes d'avoir:
la fameuse petite robe noire, celle qu'il suffit d'enfiler pour se sentir au top, celle qui colle à toutes les
 circonstances et qui en fonction des accessoires sera parfaite pour un rendez-vous amoureux ou pour une réception...
Je parle de rêve car je n'ai, pour ma part, pas encore mit la main sur ce graal car bien évidemment j'ai plusieurs robes noires (je suis une fille) qui se plient aux exigences liées aux circonstances mais je n'ai pas LA robe, non celle qui me sauvera la mise à toutes les occasions j'avoue que je la cherche encore!

Dans l'exposition c'est près d'une cinquante de robes qui sont mises en scène dans une scénographie sobre qui les met particulièrement en valeur:
rouge, noir, blanc on a dit SOBRE et c'est utile puisque
grace-kelly
Crédit-photo:YousufKarsh
de cette façon on ne voit que les robes et c'est bien ce
qu'on est venu voir à la base !!
On peut ainsi voir de prés des robes Givenchy, Stella McCartney ou encore Chanel, un vrai plaisir pour les yeux et surtout une jolie découverte car le Mona Bismark American Center organise seulement 2 ou 3 expositions par an et la prochaine qui sera consacrée à Yousuf Karsh, le célèbre photographe, qui débute en octobre sera une excellente occasion d'y retourner.

Pour conclure:
++: un très joli lieu, un acceuil exemplaire, j' ai vraiment été séduite par le lieu et je ne demande qu' à y retourner !!
--: malgré prés de 50 robes exposées on reste un peu sur sa faim, peut-être trop gâtée par l'exposition "haute-couture"...



Mona Bismark American Center:
34 avenue de New-York
75116-PARIS
Exposition ouverte jusqu'au 22 septembre 2013 .

dimanche 14 juillet 2013

Wish-list #9

Après une semaine bien ensoleillée (on n'avait plus tellement l'habitude il faut bien l'avouer) c'est parti pour une nouvelle semaine qui s'annonce tout aussi ensoleillée et productive que la précédente !
Du côté des expositions il faudra avant tout que j'aille voir Danh Vo au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris car je n'ai pas eu le temps la semaine dernière mais que l'exposition j'ai vraiment envie d'aller la voir donc ce sera à faire dans la semaine (à condition de trouver le temps, le fameux, bien évidemment...)
Pour la suite il y aura donc:
-Tout d'abord Mathurin Méheut qui expose actuellement son travail au musée de la marine, bretonne de coeur depuis des années j'ai souvent visité les coopératives et autres plages balayées par les éléments cette exposition sera comme un avant-goût avant mon retour estival en terre bretonne.
Crédit-photo:Musée de la marine

-On change ensuite radicalement d'ambiance puisque un de mes souhaits de la semaine serait d'aller voir "Le théorème de Nefertiti" à l'Institut du Monde Arabe:
Crédit-photo:YoussefNabil

des semaines que j'entends le plus grand bien de cette exposition et que je ne trouve pas le temps (encore) d'aller y faire un tour, cette "injustice " sera donc réparée cette semaine surtout que cette exposition qui parle de la contextualisation des oeuvres d'art sera très certainement vraiment intéressante, comme le sont souvent les expositions de l'Institut de Monde Arabe.





Rudy Ricciotti DR
Crédit-photo:citédel'architecture
-Et pour finir un petit tour à la cité de l'architecture et du patrimoine, voir les collections permanentes mais surtout l'exposition temporaire consacrée à Ricciotti, le célèbre architecte.
Rien que l'affiche qui annonce l'exposition donne très envie d'aller y faire un petit tour.
En plus lorsque je publierai mon article sur l'exposition j'aurai une petite surprise pour vous:
Stay tuned !!







Ensuite du côté du cinéma il y aura de quoi faire au vu des multiples sorties prévues dès mercredi:
-Je ne peux pas dire non à une rediffusion de "Hiroshima, mon amour"!

Hiroshima, mon amour
Crédit-photo:allociné.fr
Juliette
Crédit-photo:allociné.fr

Une belle histoire d'amour, l'univers d'Alain Resnais, du noir et blanc que demander de plus franchement ?

Il y aura aussi "Juliette" une autre jeune fille paumée de la génération Y (décidément il faut croire que la thématique est à la mode) et bien je ne demande qu'à voir ce que ça donne d'autant plus qu'il s'agit d'un tout jeune réalisateur et de son tout premier film.








Paris à tout prix
Crédit-photo:allociné.fr
Metro Manila
Crédit-photo:allociné.fr

-J'ai vu la bande-annonce et elle m'a fait sourire:
"Paris à tout prix" sera très certainement dans ma petite programmation de la semaine:
l'histoire d'une hit-girl parisienne obligée de revenir aux sources, un film aux apparences bien girly mais qui je suis sûre sera surtout très drôle.


-Pour finir une toute autre ambiance
( j'ai des goûts éclectiques on le voit bien) avec "Métro Manila":
à la fois un thriller et un drame dans les lointaines Philippines, ce film promet de passer un bon moment en salle obscure.




Je vous souhaite une bonne semaine et j'espère vraiment que ces petites listes, que je fais autant pour vous que pour moi, vous donnent des envies, des idées, des occasions de profiter à fond de cette ville fantastique qu'est Paris !

samedi 13 juillet 2013

Le côté obscur #10: Hijacking

Cette semaine je me suis laissée guider par le rythme de l'été du coup je n'ai pas vraiment suivi ma wish-list à la lettre !!
J'avais prévu d'aller voir "Grisgris" et puis finalement je suis allée voir "Hijacking" qui n'a absolument rien à voir :


"Hijacking" est un film danois du réalisateur Tobias Lindholm dont la bande-annonce ne m'avait pas spécialement interpellée et pour cause:
des plans serrés, une atmosphère oppressante et une forte sensation de promiscuité:
bienvenue sur le "Rozen", navire commercial détourné par une bande de pirates somaliens en plein océan indien et ceci pour une durée indéterminée.
 "Hijacking" est un excellent film, tourné en danois (le voir en V.O est une OBLIGATION pour le plaisir d'entendre parler autre chose que l'anglais dans une salle de cinéma !!) il m'a tenue en haleine d'un bout à l'autre et si je devais le résumer en un mot ce serait :
angoisse...
Angoisse des otages, angoisse des familles, angoisse du directeur de la compagnie face aux négociations particulièrement âpres mais surtout ma propre angoisse où malgré le fait d'être assise en sécurité dans ma fauteuil de cinéma je ma suis sentie aussi tendue que les protagonistes du film:
au gré des négociations pour la rançon, confiné dans une cabine exiguë chaque coup de téléphone devient presque un supplice !
Le film est remarquable pour ça et le choix du format "documentaire/fiction" n'est pas étranger à cette osmose que l'on ressent avec les comédien tout au long du film, le fait d'avoir plusieurs points de vue en plus du notre amène également une valeur ajoutée au film.
Quand je suis entrée dans la salle et que j'ai vu que la salle était à moitié vide j'ai pensé que c'était un mauvais film et bien au contraire le film est excellent et mériterait une plus large audience...

Pour conclure:
++: Coup de coeur pour Soren Malling, qui joue le rôle du cuisinier et sans qui le film n'aurait probablement pas atteint un tel niveau.
--: quelques longueurs mais rien qui empêche le film d'être vraiment très très bon !


Avec "Marius" de Daniel Auteuil on change de pays, on change de registre et pourtant la tension est également palpable tout au long du film :

"Marius" de Marcel Pagnol c'est comme "La gloire de mon père" ou encore "Le château de ma mère", un classique que j'ai lu enfant et qui m'a transportée de nombreuses fois au pays des cigales et du mistral  où l'accent qui chante, la bouillabaisse et la mer sont rois.
Le premier volet de cette trilogie marseillaise me faisait un peu peur je l'avoue car comment oublier la version noir et blanc qui date des années 30 et dont certaines scènes cultes sont figées à jamais dans la mémoire ??
L'exercice est d'autant plus difficile qu'on connait tous l'histoire:
Marius, sa passion pour la mer, le poids d'être un fils unique, les engagements pris et qui vont à l'encontre de son propre désir (ce que je veux, ce que je peux, ce que je fais)...
Les scènes cultes sont conservées notamment celle de la partie de cartes et à ce niveau que ce trouve le reproche que je ferai au film car presque trop proche de la version originale, on a tout de même la sensation d'entendre au mot près les dialogues mythiques de Marcel Pagnol.

C'est peut-être parce que j'ai beaucoup aimé "Marie-Antoinette" de Sophia Coppola que j'aurai aimé quelque chose de plus moderne justement à contre-pied de la première version.

Pour conclure:
++: Coup de coeur pour Victoire Belezy, ce volet à beau s'appeler "Marius" c'est pourtant Fanny et ses grands yeux noirs qui ont la vedette pendant toute la durée du film.
--: un peu trop classique dans la mise en scène et dans les dialogues.

jeudi 11 juillet 2013

Du pop-art mais pas que


L' affiche annonçant l'exposition Roy Lichtenstein je l'ai aperçue depuis des mois, ça faisait donc des mois que je frétillais d'impatience d'aller la voir au Centre Pompidou (qui est ma seconde maison n'oubliez pas ).

J'avais prévu d'y aller dès l'ouverture, le mercredi donc, mais un empêchement de dernière minute s'est présenté et du coup je n'avais pas pu me libérer avant jeudi après-midi, là j'avoue que je redoutais de devoir affronter une queue démentielle, des salles surpeuplées (non, non je ne suis pas du tout traumatisée depuis l'exposition consacrée à Dali...) et bien quelle ne fut ma surprise d'entrer dans l'exposition sans la moindre attente !
Alors on ne va pas exagérer l'exposition n'est pas déserte non plus hein mais elle est praticable, dans le calme, sans être bousculé toutes les 30 secondes parce qu'on à le malheur de s'arrêter devant une oeuvre etc...
A partir de là se repose la question que je me pose souvent dans les expositions, quand je vois les gens passer devant les oeuvres sans s'arrêter, en discutant de leur week-end ou de leurs prochaines vacances:
pourquoi les gens vont-ils dans les expositions ????
Je ne pense pas trop m'avancer en disant que si l'artiste exposé avait été Andy Warhol il y aurait eu bien plus de monde et à bien y réfléchir l'information sur cette exposition n'est pas tellement diffusée car je me souviens avoir entendu parler de l'exposition Hopper à tous les journaux télévisés pendant des semaines...

En plus l'exposition peut-être un peu déstabilisante pour un public non-averti dans la mesure où contrairement à ce que l'on attend d'un artiste pop-art le travail de Roy Lichtenstein ne se limite pas aux comics et autres personnages de bandes dessinées:
il y en a bien évidemment mais c'est ça que j'ai trouvé pour ma part le plus intéressant, il y a également autre chose car l'oeuvre de Roy Lichtenstein est loin de se limiter à ce genre de toile:



Bien au contraire car celui qui disait:
"plus mon travail est proche de la réalité, plus il est critique et lourd de sens"n'a pas fait que des tableaux inspirés des bandes-dessinées et l'exposition donne à voir également des sculptures aux accents arts-déco, des peintures expressionnistes, des estampes bref un bel éventail de la partie la plus méconnue du travail  de Roy Lichtenstein, celle où il a dialogué avec les grands maîtres tels que Pablo Picasso, Henri Matisse ou encore Fernand Léger.
Ce que j'aime plus particulièrement chez Roy Lichtenstein c'est que sous l'apparente facilité se cache une somme de travail titanesque et un processus créatif relativement long :
souvent en art contemporain les gens ont tendance à penser que c'est facile, que ça ne prend que peu de temps, si pour certains artistes c'est bel et bien le cas pour beaucoup, beaucoup d'autres il s'agit bien souvent d'un véritable travail introspectif qui peut prendre des mois voir des années à être finalisé...





Pour conclure:
++: la progression chronologique de l'exposition, elle permet de suivre la carrière de Roy Lichtenstein pas à pas sans être perdu au milieu d'une bonne centaines d'oeuvres.
--: héhé pour une fois on ne parlera pas du monde excessif au sein de l'exposition, juste du prix du billet d'entrée bien souvent prohibitif si on n'est pas fan d'art mais que l'on souhaite juste assouvir sa curiosité, dommage...

Centre Pompidou:
Place Georges Pompidou
75004-PARIS
Ouvert tous les jours sauf le mardi et le 1er mai de 11h à 22h.

mercredi 10 juillet 2013

Almost free #8: Le collège des Bernardins

Le thermomètre annonce 28° aujourd'hui et comme en tant que parisien il est d'usage de râler je vais le dire:
il va faire trop chaud !!
Mais rassurez-vous rien ne vous oblige à passer l'après-midi enfermé chez vous tout volet fermé car heureusement j'ai une toute autre alternative à vous proposer:
une petite visite au collège des Bernardins.
Ce lieu historique de Paris, connu comme l'un des plus grands édifices médiévaux de Paris mérite vraiment de s'y arrêter !
Et détail non négligeable :
comme dans toutes les églises il y fait une température plus qu'agréable...

J'ai profité de ce petit stop au collège des Bernardins pour visiter l'exposition "l'arbre de vie" qui s'y tient actuellement et ceci jusqu'au 28 juillet (vite, vite c'est bientôt terminé pour celle-ci aussi ).
L'exposition est assez impressionnante puisque une énorme partie du collège des Bernardins est couverte par les oeuvres:
le jardin, la nef, les douves et l'ancienne sacristie rien que ça !!



Le sujet principal de l'exposition est l'arbre:
pour sa forte symbolique à travers l'histoire, son pouvoir sur l'imagination des hommes et la résultante qui est un fort questionnement sur l'origine de la vie elle-même.
Ce qui est particulièrement intéressant dans cette exposition c'est la façon dont les artistes contemporains illustrent ce thème millénaire:
installations vidéos, maquettes, sculptures,photographies etc...
Les oeuvres exposées n'ont rien à envier à ce qui se fait actuellement dans les plus grandes galeries ou musées et cette exposition issue du dialogue entre le profane et le sacré m'a fait quitter le lieu la tête pleine de questionnement ce qui est plutôt bon signe dans mon cas !

Mon coup de coeur va tout spécialement aux nichoirs à oiseaux présentés dans le jardin:
alliant à la fois le design et le rôle protecteur de cet abri pour créatures fragiles ils sont à dénicher au cours de la promenade !


Pour conclure:
++: le lieu, magique vaut le détour à lui tout seul si on rajoute un catalogue 'exposition à seulement 2 euros vu que l'exposition en elle-même est gratuite pas besoin d'en dire plus n'est-ce pas...
--: l'exposition est assez vaste et même si j'aime être autonome lorsque je me balade dans une exposition faire appel à un guide peut s'avérer fort utile bon malheureusement ce n'est réservé qu'aux groupe, dommage.

Collége des Bernardins:
18/24 rue de Poissy
75005-PARIS
Entrée libre
Ouvert du lundi au samedi de 10h à 18h et le dimanche et jours fériés de 14h à 18 h.

mardi 9 juillet 2013

Le roi des ciels

Si j'avoue avoir un amour particulier pour les installations d'art contemporain j'aime également aller observer le travail des artistes qui sont à l'origine de ce qui se fait actuellement en art, car en art comme en physique-chimie:
"Rien ne se perd rien ne se crée tout se transforme".
En ce moment et jusqu'au 22 juillet (oui encore en retard pour en parler mais que voulez-vous ce sont les vacances ...) le travail d'Eugène Boudin s'expose au musée Jacquemart-André.


Description de cette image, également commentée ci-aprèsEugène Boudin n'est pas un artiste-star:
 il ne fait pas partie des programmes d'histoire de l'art et c'est la première fois depuis 1889 qu'on lui consacre une rétrospective c'est dire ...
Et pourtant Eugène Boudin est l'un des premiers peintres à sortir de son atelier pour peindre, il est connu notamment pour ses marines et il est présenté comme l'un des précurseurs du mouvement impressionniste, c'était juste le maître à penser de Claude Monet qui disait lui-même:
"je dois tout à Boudin"...





File:Eugène Boudin 004.jpg


Celui qui était surnommé "le roi des ciels" nous ouvre à travers une soixante de tableaux un aperçu assez étendu de son travail:
j'ai beaucoup aimé me perdre dans les ciels cotonneux de ses peintures, annonçant tour à tour l'orage ou un grand beau temps.
La qualité de son travail est quasi-photographique vu les détails qu'il donne à voir dans ses tableaux.
L'histoire de l'homme est également très intéressante puisqu'il a eu une autre vie avant d'être artiste, qu'il à tout laissé tomber pour vivre sa passion et que manifestement ça lui a plutôt bien réussi.
Et quel plaisir de retrouver les paysages normands (oui j'ai un amour immodéré pour la côté atlantique bien plus que pour la côte d'azur).
En plus une fois la visite de l'exposition terminée n'hésitez pas à profiter du petit salon de thé attenant et du jardin car le musée est abrité dans un petit hôtel particulier dont on ne devine rien de l'extérieur mais qui vaut clairement le détour.

Pour conclure:
++: pour le magnifique hôtel particulier qui abrite le musée ainsi que les collections permanentes qui méritent un petit coup d'oeil.
--: comme souvent dans les expositions parisiennes:
trop de monde autour des oeuvres ce qui empêche de vraiment en profiter, dommage...

Musée jacquemart-André
158 boulevard Haussmann
75008-PARIS
Ouvert tous les jours de 11h à 18h, nocturne le lundi et le samedi jusqu'à 20h30 en période d'exposition

lundi 8 juillet 2013

"Entre guerre et paix"

L'exposition se terminant très bientôt (le 21 juillet très précisément) il était grand temps que je vous parle de Chagall et de l'exposition qui se tient actuellement au musée du Luxembourg:
je connaissais déjà le parcours de cet artiste (car étudié en cours d'histoire de l'art) et voir ses oeuvres en vrai à été une grande chance dont je suis ravie d'avoir eu l'occasion de profiter.
Je ne vais pas vous faire la biographie de l'artiste, elle est trouvable partout sur le net, mais plutôt vous livrer mon ressenti d'apprentie-plasticienne face aux travaux d'un artiste confirmé.


Ce que j'ai trouvé le plus intéressant dans cette exposition c'était de voir à quel point ses origines (russes et juives), son enfance, sa ville natale ont marquées son travail.
Chagall dit lui-même à propos de sa ville:
"Ce n'est que ma ville, la mienne, que j'ai retrouvée, J'y reviens avec émotion"

Le début de l'exposition, et notamment la partie intitulée "Vitebsk," est  tout spécialement imprégné de ce désir de mettre en valeur cette culture judéo-russe à laquelle il était particulièrement attaché notamment avec la figure du juif errant :
Chagall avait semble t-il conscience qu'il lui faudrait quitter tout ce à quoi il était attaché ce qui est très humain finalement...
Personnellement je trouve que les oeuvres qui nous livrent une partie de la vie d'une artiste, dans lesquelles on le peut retrouver donc spécialement celles qui parlent des racines, de l'enfance, des blessures non-physiques, des choix qu'il a fallut faire sont les plus abouties car elles sont "habitées" de l'âme de l'artiste et ce sont celles qui ont le plus de force narrative et qui par là-même séduisent le plus les spectateurs:
la réception d'une oeuvre d'art est un mécanisme complexe ...
La partie de l'exposition qui correspond à son exil aux États-Unis témoigne elle aussi, par la tonalité sombre que prendront ses travaux à ce moment-là, de l'étroite corrélation a laquelle l'artiste, son travail et les évènements que se passent autour de lui sont soumis.
Crédit-photo:rmn.fr

Ensuite ce qui m'a également interpellée dans cette exposition c'est la période pendant laquelle Chagall est amené à illustrer la Bible et notamment cette citation de Chagall:
"En Orient j'ai trouvé la Bible et une part de moi-même"
Pour lui la Bible était une source de poésie, j'ai aimé cette ouverture d'esprit à laquelle il semblait faire preuve non seulement dans son travail mais également dans sa vie.
Le sacré et la fascination qu'il amène est un thème récurrent en histoire de l'art et j'aime le retrouver chez mes artistes préférés.
L'exposition, qui se présente presque comme un film avec sa situation initiale, ses péripéties etc..., connaît une happy-end avec le retour de Chagall en France, son usage retrouvé de la couleur :
cette période de son travail est présentée comme un hymne à la liberté et à la vie.

Je vous invite à aller en prendre plein les yeux dans cette exposition qui se termine rappelons-le le 21 juillet 2013.
Pour conclure:
++: je le répète :
j'ai eu beaucoup de plaisir à voir en vrai les oeuvres que j'avais maintes et maintes fois vues dans des livres.
--: le monde dans l'exposition:
les salles étant assez petites c'est difficile de circuler avec aisance et de pouvoir vraiment profiter des oeuvres, dommage...

Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard
75006-PARIS
Ouvert tous les jours de 10h à 19h30, le dimanche de 9h à 20h avec une nocturne le lundi et le vendredi jusqu'à 22h.

dimanche 7 juillet 2013

Wish-list #8

Cette semaine il va faire beau, il va faire chaud, le rythme de la ville (et de la vie) se ralentit avec les vacances scolaires bref une semaine idéale qui s'annonce.

Du côté des expositions j'en ai (évidemment) prévu quelques-unes:
-parce que la mode fait définitivement partie de moi et que ça fait un petit bout de temps que je ne suis pas allée faire un tour au musée des arts décoratifs  l'exposition "La mécaniques des dessous" me tente bien:
Crédit-photo:vogue.fr

Et d'après les images que j'ai pu voir l'exposition est vraiment très belle !
-Au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris l'artiste Danh Vo expose actuellement:
Crédit-photo:mam.maris.fr
"Go MO Ni Ma Da"`



J'aime les inspirations venues d'ailleurs et cet artiste vietnamien semble avoir une démarche et une esthétique plutôt intéressantes.

-Avant que l'exposition ne se termine (le 28 juillet) j'irai également voir le travail de Vanessa Winship à la Fondation Henri-Cartier Bresson:


© Henri Cartier-Bresson - Magnum
Crédit-photo:Fondation HenriCartier-Bresson

Passons du côté du cinéma maintenant car quelques bandes-annonces de films ont retenues mon attention:

MariusFanny


-"Marius" et "Fanny" réalisés par Daniel Auteuil sortent cette semaine, impossible de voir l'un sans voir l'autre et j'avoue être curieuse de voir cette nouvelle version après avoir été très très fan de l'ancienne.
-"Grisgris" de Mohamat Saleh Haroun:
Grigris
Crédit-photo:allociné.fr


j'ai vu la bande-annonce et la musique, l'ambiance du film donne vraiment envie j'ai donc hâte de voir ce que ça donne en diffusion.
Voilà mes prévisions de la semaine mais vu le beau temps (tellement attendu) je me laisse également l'option-bronzette dans un parc à buller au soleil ...

Bonne semaine à tous.